Une incompréhension persiste sur la nature et le fonctionnement des espaces contributifs et participatifs en ligne. A ce titre, la réaction de Jean-Claude Dassier lors de son interview dans Le Point est révélatrice. Cet article a été porté à ma connaissance par les blogs de Mry et Grégory Pouy. L’échange concerne la prestation de Laurence Ferrari à son nouveau poste de présentatrice du 20h. Prenant la défense de la journaliste, JCD s’insurge du traitement fait par les blogs de l’événement et récrimine des prises de position arbitraires : « […] comme je l'ai lu à droite ou à gauche chez ces messieurs les blogueurs qui s'enivrent de leur nouveau petit pouvoir, est d'une mauvaise foi sans nom. » Suite à quoi, il donne sa vision de ce que devrait être le rôle de ces nouveaux relais de l’information : « […] Que les blogueurs reviennent aux fondamentaux du journalisme plutôt que de nous donner des leçons en permanence et de donner la parole à ceux qui ne savent que critiquer. L'interactivité ? Oui, pour permettre au lecteur de poser des questions et de témoigner. Mais pas pour déverser cette bile atroce.» Au-delà de la forme, il me semble intéressant de noter la mauvaise compréhension du statut de contributeur Web. Ben McConnell et Jackie Huba définissent - dans Citizen Marketer - les participants à la grande conversation Internet à travers 4 principaux profils : - Les filtres : collecteurs d’informations, ils relayent des contenus existants et les mettent à disposition de leurs auditoires. - Les fanatiques : ce sont de véritables évangélistes d’une offre, d’un produit ou encore d’un artiste. Leurs contributions sont généralement passionnelles. - Les facilitateurs : Ils aident les communautés et les individuels à se connecter. Pour cela, le contenu, les événements sont des moyens de favoriser ces regroupements. - Les « firecrackers » (pétards ? allumeurs de mèches ?) : Ils sont les créateurs d’un contenu remarquable repris par le réseau. Ces typologies sont les plus représentées sur le Web. Elles répondent à des motivations souvent bien différentes de celles des journalistes professionnels. Il en va de même pour les objectifs. Les commentaires de Jean-Claude Dassier stigmatisent le fossé entre les médias traditionnels et les nouveaux espaces d’expression Web. Il va falloir encore un peu de temps pour le résorber.